7 jours de paradis à un train d'enfer Du 24 au 30 juillet 1999
Dix cavaliers avec leurs chevaux partent du Ranch à 9 h 00 samedi le 24 juillet pour une randonnée dans les Alpes sous un ciel bleu. Première montée à Veysonnaz-Village pour tester la musculature des chevaux, puis arrêt pique-nique dans les mayens. Certains ont déjà découvert le bistrot du coin caché près du bisse de Vex alors que les autres apprennent à faire une ligne d'attache avec des nœuds qui tiennent! L'après-midi se poursuit en longeant le bisse de Vex et en surplombant le Val d'Hérens sur un chemin propice au galop pour les habitués. Arrivés à Pralong (1610m) en vue du barrage de la Dixence nous laissons pâturer les chevaux en attendant de prendre nos quartiers. Une fois les chevaux installés pour la nuit nous profitons des derniers rayons du soleil en dégustant sur la terrasse un délicieux petit vin blanc accompagné de sérac et de fromage du pays. Le repas servi ensuite fut excellent tout comme le confort des chambres qui n'empêche pas certains de déguster les délices écossais jusqu'au petit matin. Peut être était-ce pour surveiller le loup qui visitait ces lieux la veille de notre arrivée?!
2ème jour
Un copieux petit déjeuner nous met en pleine forme. Nous laissons brouter les chevaux, une partie dans un parc que Raïssa et Bill s'empressent de quitter pour rejoindre Farandole qui les appelle. Nous quittons Pralong sous les premiers rayons de soleil pour l'alpage de Mandelon. Poursuivis par des « mangeurs de salade » = cyclistes selon Roger), nous nous arrêtons à Vendes (2003m) pour une pause bien méritée. Chacun partage le contenu de sa musette dans une ambiance grivoise. Alors que les hommes piquent une « ronflette » à l'intérieur du chalet, ces dames prennent le soleil sur l'herbette. Il faut ensuite bien du courage pour se remettre en route mais une surprise nous attend : Une halte à la buvette de l'alpage de Chemeuille nous ravigotte. Enfin d'aplomb nous abordons la descente sur Evolène (1350m) à pied, histoire de nous muscler aussi! Un galop bien mérité nous mène vers les Haudères, le long de la Borgne où les chevaux se désaltèrent et se détendent les jambes avant de se préparer à passer la nuit. Nous attachons nos montures face à l'Hôtel des Alpes, sur l'autre rive, le long d'une ancienne piste de pétanque. Un délicieux souper, servi bien tardivement. Puis certains « toujours les mêmes » prolongent jusqu'au petit matin.
3ème jour
Nous quittons les Haudères sur la rive gauche. Là notre galop est sérieusement compromis par l'intervention d'hélicoptères occupés au triage forestier. Nous traversons Evolène pour grimper vers Volovron. Grâce à un petit chemin vertigineux effectué en partie à pieds nous atteignons les Mayens des Hauilles sur Eison où une belle place de pique nique nous accueille discrètement. Repus et reposés nous repartons dans la forêt ombragée puis sur un beau et large chemin en direction de l'alpage de l'A Vieille où Madou et papi Bonvin nous attendent pour la nuit. Il a fallu tout le savoir faire de Roger, Paulo et Julien pour nous fabriquer des points d'attache dans ce monde minéral. Une fois Bill en place, Gégé peut enfin « se détendre » et profiter des derniers rayons de soleil en savourant une onctueuse raclette au feu de bois servie sur planche de mélèze :typique! Subjuguée, Isabelle obtint même son baptême de racleuse! Plus tard, Dodo et Larousse nous rejoignent avec leurs chevaux conduits en van par Rémy. L'ambiance est à son comble. Les plus courageux se couchent….
4ème jour
Douze cavaliers quittent l'A Vieille sous un ciel bleu; chemin faisant ils traversent les alpages d'Eison, Loveignoz, Mase et atteignent le col de Cou (2528m). Ils aperçoivent les premières gentianes de Koch de la promenade, s'arrêtent à la croix et s'imprègnent de la magie lunaire qui se dégage de cet univers de pierres. Une étrange odeur de lard séché émane de la terre et des herbes. En contre bas le lac du Louché les invite à une halte bienfaitrice. Mascotte en profite pour fausser compagnie à Robert et se dirige tout bonnement vers le plan d'eau pour y faire trempette; qu'il serait bon de s'y rouler avec selle et sacoches! Mais non, elle y renonce au grand soulagement de son cavalier! Ce divertissement met fin à la pause et commence la descente sur l'autre versant du col qui met nos jambes à rude épreuve et teste l'adresse de nos chevaux. Nous débouchons sur le plateau du vallon de Réchy parcouru par les méandres de l'Ar du Tsan. C'est un moment féerique: nos chevaux marchent dans l'eau limpide avec une vitalité retrouvée! Même Raïssa se prête au jeu, avec prudence toutefois. Les cavaliers retrouvent les plaisirs d'enfants. Dans cet esprit « débridé » nous arrivons à l'alpage de Tzarté (2200m) accueillis par les chiens et la vivacité de Toinette la bergère. Raïssa fait connaissance avec Matcho et tombe en amour. Tout le monde s'installe autour d'une belle table chaleureuse et réconfortante car l'orage gronde et il pleut des seilles. Au menu : poulet, courgettes, tarte aux abricots délicieusement préparés par Chantal. La nuit, chacun se réparti les sommiers:les filles dans la caravane, Robert sur le matelas gonflable dans la voiture, les autres dans la grange avec le coq. Excédé par son chant plus que matinal Dédé enferme le volatile dans un carton pour trouver quelques heures de sommeil. 5ème
jour
Nous nous réveillons avec le doux bruit de la pluie, entourés
de nuages qui donnent l'impression d'être installés pour la journée.
Est-ce qu'on attend une éclaircie avant de partir? Non, il faut seller
les chevaux sous la pluie, ce qu'ils n'apprécient pas, et après avoir
dit au revoir à nos si accueillants hôtes, nous descendons la route à
pied pour se réchauffer les muscles avant de remonter en selle. Dédé
descend avec Julien en Jeep car Dakota a une blessure au garrot et il va
rapatrier son cheval en van.
Nous nous arrêtons un peu plus bas pour laisser pâturer les chevaux.
Pendant ce temps la pluie s'arrête et le soleil commence timidement à
pointer le bout de son nez. Les optimistes enlèvent déjà leurs
manteaux de pluie, les autres le gardent encore. Arrivant à l'alpage de
Tracuit, Roger est appelé par les bergers et nous faisons une petite
halte chez eux, le temps de déguster un excellent muscat, une moelleuse
Dôle blanche et un délicieux sérac à la crème fabriqué la veille
et offert par Paulo.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et il faudra bien reprendre
la route si nous voulons arriver à Grimentz pour manger.
Nous passons par la forêt, puis par un chemin caillouteux avant
d'entamer la descente sur Grimentz (1572m) par un superbe chemin de
croix.
Devant l'Auberge de Moiry nous attachons nos chevaux à la barrière
avant de passer à table.
Certains chevaux restent sages, d'autres grignotent la barrière au
chagrin de leurs cavaliers, et tous sont admirés par les vacanciers et
passants.
Après le repas nous quittons Grimentz en empruntant la route qui mène
au barrage de Moiry. Petite halte pour goûter l'herbe du Val
d'Anniviers.
On referre un ou deux chevaux, puis c'est la montée à travers les
vernes (buissons) jusqu'au barrage. Il y a des travaux sur le barrage et
nous ne sommes pas sûrs de passer.
Roger envoie deux éclaireuses, Laure et Sandrine avec leurs chevaux
Galinette et Dirham pour voir s'il y a un passage. Mascotte n'apprécie
pas d'être séparée de son compagnon d'écurie et il faut tout le
talent de cavalier expérimenté de Robert pour qu'elle reste sur place.
En arrivant sur le barrage, Galinette appelle son troupeau et Raïssa
lui répond. La voie étant ouverte, nous montons tous par un petit
chemin et traversons le barrage.
La couleur de l'eau nous surprend, un turquoise incroyable. Le barrage
n'étant pas assez haut pour s'arrêter la nuit (que 2249m), nous
grimpons les derniers mètres pour trouver notre dortoir. Lits douillets
et douches chaudes en perspective!
Les chevaux profitent de l'herbe en attendant que leur ligne soit mise
en place par Roger et Julien, puis nous nous occupons d'eux avant de
descendre au barrage pour le repas du soir où les parents de Laure nous
rejoignent. Mais nous avons trop mangé à midi et personne n'a
tellement faim. Cependant le petit dessert descend très bien. Ceux qui
se sentent appelés par la douche et le lit ne tardent pas. Les autres
restent encore et se voient offrir un vin des Glaciers tiré spécialement
du tonneau de
l'Evèque. Les absents ont toujours tort!
6ème jour
Après un bon petit déjeuner servi dans le réfectoire du
dortoir nous partons en montant vers le Pas de Lona. Le glacier de Moiry
est magnifique, même par ce matin peu ensoleillé. Nous grimpons encore
pour s'approcher des nuages à travers un décor désert. Nous
traversons les derniers champs de neige qui se trouvent sur notre
chemin, le dernier n'étant pas encore déblayé nous devons faire un détour
par les champs.
Nous voilà enfin au Basset de Lona (2800m) pour une pause avant de
descendre dans la vallée, pour suivre ensuite le chemin autour d'un
petit lac très profond - personne n'a envie de se baigner! Autour de
nous, les magnifiques champs de cailloux s'étendent à perte de vue,
puis soudain il y a un talus couvert de violettes! Raïssa s'approche de
Matcho sans résultat. Une dernière petite grimpée et nous voilà au
Pas de Lona 2900m
Pas de panorama car il y a des nuages en bas qui nous cachent aussi le
chemin, très raide, qui descend vers l'alpage.
Roger, Rose d'Or, Paulo et Farandole descendent à un rythme d'enfer,
nous autres suivons à une allure plus lente. Nous nous arrêtons à l'A
Vieille pour manger notre pique nique durant lequel une petite averse
rafraîchit l'herbe. De là nous descendons directement par l'alpage
avant de suivre une route forestière qui nous mène à Eison. Julien
est là avec la Jeep contenant nos bagages et chacun essaie d'attacher
tout le nécessaire sur son cheval pour la descente à Néjos City.
Nous saluons Larousse et Dodo qui rentrent chez eux et Dédé qui est
monté pour nous dire au revoir. Raïssa regarde partir Matcho avec
chagrin!
Nous descendons à Néjos où la chaleur intense nous fait souffrir après
la fraîcheur de la journée. Madou est déjà là avec sa famille pour
nous accueillir et nous faisons connaissance d'Isabelle, présidente du
club de l'Etrier et sa famille. Nous nous occupons de nos chevaux puis
nous nous installons sur la terrasse pour la grillade préparée par
notre cuistot Paulo. Une bonne ambiance pour la dernière soirée, mais
nous sommes tous fatigués et nous nous installons dans la maison, dans
l'annexe, ou même dans la grange pour rejoindre bientôt les bras de
Morphée.
7ème jour
Après une lente mais sûre montée de Néjos à Eison (merci
Roger de la part du 3 ième âge!) nous laissons nos bagages à Julien
et reprenons nos chevaux pour la rentrée. Un premier galop dans la forêt
et les chevaux, sentant peut-être la maison, commencent à se
bousculer.
A St-Martin nous entamons la descente, une partie à pied, une partie à
cheval avec un galop effréné, ou un trot pour certains, vers la gravière
de la Luette. Une petite halte pour récupérer le chapeau de notre
guide et ça repart! Nous descendons la route vers Euseigne avant de
prendre un chemin mieux adapté aux chevaux.
Arrivés à Euseigne, nous nous regroupons autour du bassin avant de
descendre à Combioulaz en admirant les pyramides.
Ô Combioulaz, paradis sur terre! Nous nous installons autour de la
magnifique table toute neuve et sortons nos derniers pique nique.
Il y en a assez pour tout le monde, arrosé par de l'eau, pour la soif
ou de la Dôle, pour le plaisir. Roger nous fait déguster des spécialités
comme le Sanguinaire et, il paraît, toutes les vieilles bouteilles!
Difficile départ, joli galop mené par Sandrine, puis une petite halte
pour les chevaux avant de rentrer sagement au Ranch. La dernière partie
de la descente est un peu comme la jungle avec beaucoup de branches à
la hauteur de la tête mais tout le monde s'en fiche!
Le van est là pour rapatrier Jamila qui ne veut pas du tout partir,
Robert aussi doit partir. Les autres s'installent autour de la table
pour un dernier repas avec ceux et celles qui sont venus les accueillir.
Est-ce la fin ?
Sandrine et Laure décident de partir à Balavaud avec l'équipe du 1er
août pour prolonger leur promenade de deux jours. Barbara
L. |